Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design Agora : cap sur les «paysages augmentés »
Depuis 20 ans, Bordeaux mène une politique d’embellissement de la ville qui accorde une attention forte au nombre et à la qualité de ses espaces verts tout en valorisant son organisation autour de la Garonne. L’exploration des « Paysages métropolitains » semblait donc un thème de prédilection pour cette 7 e édition d’Agora, biennale d’architecture, d’urbanisme et de design, qui aura lieu du 20 au 24 septembre.
Commissaire de l’exposition majeure de la biennale, l’architecte, paysagiste et ingénieur Bas Smets transformera le Hangar 14 « en paysage qui se pense comme un bâtiment ». Décryptage des temps forts annoncés.

C’est le commissaire Bas Smets qui le précise : du 20 au 24 septembre, « le Hangar 14 [sera] transformé en paysage qui se pense comme un bâtiment : avec plus de 300 arbres, et une Garonne signalétique qui sillonne cette forêt. Cette scénographie structure la septième édition de la Biennale Agora de Bordeaux, exploratrice des « Paysages métropolitains », pour ré-imaginer le rôle des paysages dans les métropoles en expansion. » Pour lui, le temps des séparations intramuros/ extramuros est révolu : « L’enjeu paysager, étendu à l’échelle de territoires plus vastes, moins définis, est à réinventer. Et cela sur toute la planète, perçue elle aussi comme un objet continu. » Baptisée « Paysages Augmentés », l’exposition interrogera à partir d’une série de films l’influence du climat – avec l’exemple de Saint-Petersbourg, Boston ou Rabat– comme le rôle du paysage dans les métropoles telles Hong Kong et Singapour.
Le Hangar 14 accueillera aussi différentes expositions et installations, comme le pavillon Airship du collectif Breathe.earth : le visiteur est invité à se poser au cœur d’une forêt circulaire d’environ 5 mètres de diamètre, équipée d’une ventilation et d’un système d’eau vaporisée, enveloppée d’une membrane vierge et brillante. Un moment de détente à l’image de ce qu’il pourrait ressentir au milieu d’une clairière arborée, mais ici en plein cœur de ville.

La Biennale Agora : un temps essentiel de débats
Autour des expositions et animations, tels des ateliers sur les potagers urbains, des trocs de plantes, des parcours dans les arbres, la Biennale organise de nombreux débats. Une occasion d’y croiser les points de vue de différents experts, architectes, paysagistes, scientifiques (tels que Christian de Portzamparc, Alexandre Chemetoff, Michel Desvigne, Stefano Mancuso, Rémi Janin, Alfred Peter…) … Et d’aborder des thèmes extrêmement divers, au cœur des mutations de la société : nourrir la ville , la permaculture, paysage augmenté/ réalité augmentée…
Plus ludique, on notera le face-à-face entre 6 paysagistes et 6 photographes du paysage le 24 septembre autour du thème « dessine-moi un paysage », animé par Bas Smets et le directeur des Rencontres d’Arles Sam Stourdzé. Du côté des paysagistes, on devrait y retrouver : Alexandre Chemetoff , Michel Desvigne , Lorenz Dexler (agence Topotek),Adriaan Geuze (Agence West 8), Catherine Mosbach et Franck Poirier .
Le design présent dans la Biennale Agora

Durant toute la Biennale, Pablo Reinoso présentera une série d’assise en béton Ductal, baptisée les « Crocos de Ville » répartie dans les Jardins de l’Hôtel de Ville et sur le Parvis des Droits de l’Homme devant l’Ecole de la Magistrature. De plus, dans la continuité de son travail interrogeant le banc public, le sculpteur franco-argentin livrera une installation , « Observatoire du ciel » sur le Miroir d’eau de la ville (une pièce d’eau peu profonde reflétant la place de la Bourse ainsi que les quais de Bordeaux). Le public est invité à prendre sur ses bancs Spaghetti spécialement conçus pour l’occasion.

De plus, le Hangar 14 accueillera le Hay Mini Market : une forme de concept store constituée d’allées d’étagères chargées d’objets signés de designers, de provenance du monde entier et sélectionnés par Mette Hay. De son côté, l’Arrêt sur image Galerie présentera une exposition anniversaire du vase d’Avril créé par le duo féminin de Tsé-Tsé. et le Studio Muller Van Severen exposera son mobilier conçu comme des micro-architectures dans les salons de l’Hôtel de Ville.

Nathalie Degardin